Vers une rationnalisation écologique par les prix?
La hausse des prix du pétrole pourrait avoir des conséquences heureuses pour la rationnalisation énergétique. Tout d’abord, le regain d’intérêt pour les transports plus propres. Cela va des coursiers en vélo dans les grandes villes, aux transports en commun, en passant par le fret ferroviaire. Ces modes de transports moins consommateurs d’énergie et donc moins polluants pourraient voir leur compétitivité rebondir.
L’une des principales victimes de la flambée des prix de l’énergie, c’est le transport maritime. Là ou le transport d’un conteneur de 12 mètres sur 5 entre la Chine et les USA coûtait 3000$ au début du siècle, il coûterait désormais dans les 8000$. La tension sur ce marché, ainsi que la forte tendance à la concentration dans le secteur du fret maritime ont également participé à cette inflation, mais le choc pétrolier porte l’estocade.
Après tout, la hausse du coût du transport des marchandises a le même effet économique que la levée de barrières tarifaires, et des conséquences similaires. Là où le pétrole bon marché permettait toutes les folies, comme le transport de poulets du Kentucky vers les Philippines pour y être plumés, puis vers la Chine pour y être découpés et empaquetés, puis leur retour aux USA pour y être consommés, le pétrole cher force les « world companies » à réfléchir. Dans un article du New York Times du 3 août, un observateur y voit même une chance pour la réindustrialisation des Etats-Unis, ou tout au moins, des maquiladoras de la frontière mexicaine, elles-mêmes mises à mal par les bas coûts asiatiques. Cette rationalisation économique, qui pousse les entreprises à développer des stratégies industrielles intégrées de moins-transport, pourrait également avoir un effet de responsabilisation environnementale.