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Le Blog de DTN
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5 février 2011

Marrabenta!

Mes collègues du travail me parlent depuis une semaine d'un festival de Marabenta, la musique traditionnelle du sud du Moçambique. Un come-back d'anciennes gloires du genre mais aussi des apparitions de stars du moment. Mes collègues ne sont jamais venus mais j'ai été rejoint par un pote. J'ai attendu tellement longtemps au même endroit en attendant mon pote que j'ai attiré l'attention de la présentatrice de la TM qui m'a interviewé. Ou c'est plutôt elle qui a attiré mon attention car on ne devient pas présentatrice télé par laideur. Elle a été gentille de me faire répéter avant ce que je devais dire à son micro. Je ne suis pas resté devant le journal lundi soir, mais j'imagine que je suis passé à la télé. Même scénario qu'en 2007 au vénézuela, je me fais interviewer la première semaine alors que je parle à peine la langue locale :p
Le concert était au "Centre Culturel Franco-Mozambicain", un grand centre aux allures de lycée, dans lequel ont lieu des cours de français, des expos, et surtout des concerts, dans une salle assez bien équipée. Dans la salle une bonne moitié d'européens et américains, et une bonne moitié de mozambicains. On a donc un mix assez étrange de blancs (comme moi) venus découvrir la musique locale, et de locaux venus voir ou revoirs des stars chanter des chansons ultra-connues, toutes en changaana, la langue du sud. Nos représentants de la bureaucratie diplomatico-culturelle française sont bien là, se donnant des airs arrogants à la parisienne et surjouant la confiance en eux de celui/celle qui est "là chez lui". A croire qu'ils et elles essayaient d'être la caricature internationale d'eux mêmes.
L'ancien président Chissano était également de la partie, c'est d'ailleurs la première fois que je vois un chef d'Etat, ancien ou en exercice, c'est marrant. Il est applaudi à son passage sur seine, ce qui me laisse pantois. C'est le genre de mec qui, s'il était resté au pouvoir, aurait très bien pu se faire éjecter par son peuple à l'hiver 2011, si vous voyez ce que je veux dire...
Le concert était génial, ouvert par un chanteur de 83 ans qui dansait et sautait en clamant qu'il se sentait comme un enfant, puis une chanteuse de pop, suivi par un chanteur qui m'a fortement fait penser, de la moustache à la voix, à Francis Cabrel, et bien d'autres. Tous des stars selon la fille qui était assise à côté de moi, et qui me traduisait parfois du shangaana au portugais. Si je comprenais trois mots j'étais content! Les mozambicains chantaient les tubes, criaient à l'annonce du prochain chanteur et descendaient dans la fosse pour danser, tout cela sous le regard des blancs un peu coincés qui formaient l'autre partie de l'assistance.
Le rappeur Azagaia, connu pour ses prises de position contre la mafia au pouvoir et pour dénoncer les inégalités hurlantes, a profité de son passage sur scène, qui plus est face à un ancien président, pour faire entendre sa voix. Il a rappé en portuguais, et j'ai à peu près compris ce qu'il disait, il est excellent le gars. Azagaia fait l'objet de menaces de mort de la part de sbires du parti-état, mais ne se tait pas.
http://www.youtube.com/watch?v=b9IwDjrUNTE&NR=1
Quand je dis à mon pote Boris, un mozambicain, que je veux rentrer à pied après le concert, il rigole et me dit clairement non. La nuit, on tente pas sa chance, même si on fait le même chemin 2 fois par jour, c'était le jour.

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